Contenu principal
Photographie © Sophia Mouyeni

Golf et biodiversité : Une association pérenne

Vendredi 27 janvier, le Muséum national d’Histoire naturelle, la Fédération française de golf ainsi que différents contributeurs se sont rencontrés pour échanger sur l’engagement des golfs dans le respect de la biodiversité .

Voilà maintenant dix ans que la Fédération française de golf (ffgolf) s’est associée au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) pour mener des actions de sensibilisation et de préservation de l’environnement des espaces golfiques. La réunion du 27 janvier était l’occasion de présenter aux contributeurs les résultats de la première année du partenariat ffgolf-MNHN ainsi que leurs perspectives pour 2017. Jean-Philippe Siblet, directeur du Centre d’expertise et de données sur la nature (UMS 2006) au MNHN, dresse un constat : « il est possible de concilier activités humaines et nature . […] Nous avons [en France] un seuil relativement bas d’espaces naturels préservés. Si nous nous contentons de préserver ce qui existe, on n’arrêtera pas l’érosion de la biodiversité ». Un terrain de golf n’est pas uniquement constitué de zones de jeu. Il comporte également des espaces de végétation qui constituent des foyers d’accueil  et de refuge de la biodiversité . C’est donc dans un objectif de préservation de la diversité biologique sur les terrains mais également de communication avec les différents sites golfiques que se sont réunis le 27 janvier dernier la ffgolf et le MNHN avec les différents contributeurs de ce partenariat : le Royal & Ancient, l’European Tour, la Fondation d’entreprise du golf de Vidauban pour l’environnement, les associations des directeurs de golfs et des personnels d’entretien des terrain de golfs et les groupements des golfs associatifs et des entrepreneurs de golfs .

La biodiversité qu’est-ce que c’est ?

Terme quelque peu évasif pour certains, la biodiversité correspond à : « la diversité du vivant sous toutes ses formes ». Philippe Gourdain , chargé de la coordination des conventions d’étude sur la biodiversité au MNHN, rappelle la proximité qui existe entre elle et nous : « C’est évidemment des espèce s vivantes […] et des écosystèmes mais pas seulement. La biodiversité n’est pas toujours quelque chose d’éloigné que l’on observe aux tropiques ou aux pôles, […] elle est dans tout ce qui nous entoure ». La biodiversité nous rend d’importants services. Notre économie en dépend très fortement (production de substances médicamenteuses, agriculture, etc.). Globalement, la biodiversité est menacée par les activités humaines. Un fait important à souligner car : « a ujourd’hui nous avons perdu plus de 20 % des effectifs d’oiseaux en Europe. Et la biodiversité reste encore très mal connue : dix mille nouvelles espèce s sont découvertes dans le monde chaque année […] dont certaines sur les golfs de métropole ». Malgré les nouvelles espèce s répertoriées, une crainte réside : celle de la disparition de certaines  avant même qu’elles aient été décrites. Les 20% citées correspondent à un peu plus de 400 millions d’oiseaux disparus en Europe au cours des 30 dernières années.

Un programme d’accompagnement

Les surfaces des golfs sur le territoire national représentent 30 000 hectares. Une superficie qui oblige à agir. Le partenariat a pour objectif d’instaurer, à long terme, plusieurs démarches comme un programme d’actions en faveur de la biodiversité , à l’attention des propriétaires et des gestionnaires de terrains de golf mais également de sensibiliser les golfeurs et les membres des clubs. Cette étape consistera à prendre connaissance et à évaluer la biodiversité présente. Il a également été question de l’élaboration d’une cartographie nationale qui permettra, comme l’a précisé Aurélie Lacoeuilhe , chef de projet en écologie au Muséum national d’Histoire naturelle : « d’avoir une vision du contexte, variée (milieu urbain, agricole, forestier, …) qui entoure les golfs en France et une certaine connaissance des espèce s rares ou protégées vivant à proximité afin d’identifier les enjeux écologiques dans lesquels les golfs se trouvent […] ». Ces différentes étapes ont déjà été évaluées sur le Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines.

L’indicateur de qualité écologique

Au cours de la réunion, Océane Roquinarc’h , naturaliste au MNHN, nous a présenté l’indicateur de qualité écologique (IQE). Un outil qui servira à évaluer l’état de santé de la biodiversité sur un golf et permettra ainsi de préconiser des actions pour l’améliorer. Un indicateur déjà utilisé sur le Golf de Vidauban et, plus récemment en 2016, sur le Golf National et qui a recensé 351 espèce s végétales et animales différentes dont quelques espèce s patrimoniales (protégées, menacées ou rares). Ces différentes étapes menées par cette association entre le Muséum national d’Histoire naturelle, ses différents partenaires et la ffgolf contribueront à l’élaboration d’un plan d’action « biodiversité » avant, pendant et après la Ryder Cup 2018.

Cet article a été écrit par Sophia Mouyeni.

Partenaires


Partenaires média