Le projet de loi
Biodiversité
du ministre de l’écologie Ségolène Royal porte sur « la reconquête de la
biodiversité
, de la nature et des paysages ». Il a été présenté le 12 mars 2015 et adopté à l’assemblée nationale en première lecture (325 voix pour) le 24 mars.
Ses implications écologiques sont nombreuses avec des objectifs réalistes.
Cette loi sur la
biodiversité
arrive 40 ans après celle de 1975 sur le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivage Lacustres, considérée comme la dernière grande loi sur l’environnement et la nature en France.
La mesure phare de la loi
Biodiversité
est la création au 1er janvier 2016 de la première Agence française pour la
biodiversité
, parrainée par Hubert Reeves. Cette agence aura la tâche de veiller notamment à la bonne application des processus consécutifs à la loi, mais également d’effectuer des missions au service de la connaissance, de la recherche, de la formation et de la préservation des milieux naturels. Elle regroupera plusieurs structures déjà existantes avec un effectif de 1200 collaborateurs, et disposera d’un budget de 226 millions d’euros. Enfin, en plus de développer ses missions, elle pourra soutenir des filières innovantes dans le génie écologique et le
biomimétisme
avec une enveloppe supplémentaire de 60 millions d’euros.
Au premier rang des causes défendues avec cette loi se trouve bien entendu la défense de la
biodiversité
. À l’aide d’un panel d’incitations et d’actions, la loi visera à éviter la disparition des
espèce
s, première préoccupation pour la France, 6e pays au monde abritant le plus d’
espèce
s menacées, puis à valoriser le patrimoine national naturel et ses paysages. Ainsi, les expériences réussies allant déjà dans cette voie seront renforcées (plan de protection des mangroves, des aires marines,…), et les procédures des parcs naturels régionaux seront simplifiées.
En matière de lutte contre la pollution, la loi vise à favoriser le maintien des haies, des bosquets, des mares, et interdit les rejets en mer des eaux de ballast sans traitement. Elle comprend également plusieurs autres mesures comme la suppression de l’épandage aérien des pesticides d’ici la fin de l’année, l’interdiction des sacs plastique à usage unique, et une généralisation de la démarche d’entretien des espaces publics sans pesticide.
Toutes ces mesures de lutte contre le dépérissement de la biodiversité et pour la défense des espaces naturels permettront d’intensifier des processus déjà en places mais marquent cependant une avancée notable puisqu’elles impliqueront à la fois l’État, les entreprises (lutte contre la biopiraterie) et les citoyens. C’était une nécessité pour notre pays qui porte une responsabilité de premier plan dans le domaine de la préservation de la biodiversité avec 1048 de ses espèce s qui sont actuellement menacées. Mais cette loi seule ne sera surement pas suffisante. Toutes les bonnes volontés et les actions de préservation de la biodiversité (comme celles que pratique la Fondation au quotidien) seront nécessaires pour parvenir à enrayer le phénomène de dépérissement. À titre d’exemple, sur les 30 dernières années, pas moins de 300 millions d’oiseaux ont disparu en Europe.