Le 2 février dernier avait lieu, comme chaque année depuis la Convention de Ramsar de 1997, la Journée mondiale des zones humides. Les zones humides sont des milieux cruciaux pour l’équilibre écologique général, et la Fondation leur porte un intérêt tout particulier car la Plaine des Maures regorge de mares et ruisseaux temporaires, zones humides par excellence, qui sont des milieux rares et très fragiles.
Au cours de cette journée, des organismes gouvernementaux, des organisations non gouvernementales et des groupes de citoyens organisent des évènements partout dans le monde pour sensibiliser le public à l’importance des zones humides et aux valeurs de la Convention de Ramsar. Dans l’optique de la future COP21 qui aura lieu en décembre (voir article), le thème de cette édition 2015 de la journée des zones humides est « des zones humides pour notre avenir ». Ce thème avait pour but d’explorer les différents rôles essentiels que peuvent revêtir les zones humides dans la lutte face au changement climatique.
En effet, les zones humides peuvent freiner à la fois le réchauffement climatique mais aussi ses effets. Rappelons que le réchauffement climatique se manifeste localement comme une augmentation des évènements météorologiques extrêmes aux conséquences dévastatrices : érosion du littoral, crues, inondations, sécheresses, incendies,…
Pour leur rôle d’amortissements des effets, les mangroves, marais, delta et estuaires peuvent, sur le littoral, atténuer la puissance de tempêtes et des vagues. De plus, ils protègent les rives, les berges et les rivages de l’érosion grâce à leur végétation. Par ailleurs, la majorité des milieux humides retiennent l’eau dans le sol ou à sa surface, permettant de diminuer l’intensité des crues et inondations. Cette eau qu’ils auront épurée pourra ensuite alimenter les cours et les nappes phréatiques pendant les sécheresses.
D’autre part, les milieux humides permettent de freiner le changement climatique en agissant comme absorbeurs de carbone. On pense principalement aux
tourbières
qui accumulent pendant des milliers d’années d’énormes quantités de carbone : elles ne couvrent que 3% de la surface terrestre de la planète mais stockent le double de carbone des forêts qui couvrent, elles, 30% de cette même surface.
L’importance des milieux humides est donc capitale, et ils sont de plus des réservoirs de
biodiversité
. Néanmoins, ils sont considérés comme étant parmi les milieux les plus dégradés et le plus menacés au monde. En France, cette affirmation est soutenue par le fait que 50% de la surface des zones humides a disparu entre 1960 et 1990 principalement à cause du drainage et de l’urbanisation (mais aussi du busage, du remblaiement, de la mise en culture,…). Même si cette tendance alarmante a diminuée depuis 1990, le ministère de l’écologie affirme que c’est en fin de compte 2/3 de la surface des zones humides qui a disparu depuis 1960.
Il nous semble donc urgent d’œuvrer au maintien ou à la reconstruction de ces zones qui, dans la Plaine des Maures et partout ailleurs en France, sont nécessaires à l’équilibre écologique, au maintien de la
biodiversité
et continuent de nous offrir parmi les plus beaux paysages de notre territoire.