L’Herbe de la pampa (
Cortaderia selloana
), originaire d’Amérique du Sud est une
espèce
végétale exotique envahissante majeure en PACA. Depuis au moins 150 ans elle est présente sur le territoire de France métropolitaine, et s’est fortement propagée en région méditerranéenne.
De plante ornementale à plante invasive, petite explication.
Qui est-elle ?
L’Herbe de la pampa est une plante herbacée
vivace
qui atteint 2 à 4 m de hauteur. Elle se développe sous forme d’une colonie de pieds (tiges) portant de très nombreuses feuilles retombantes longues d’environ 2 m, chacune constituant un ensemble dense d’à peu près 2 m de large. Elle est très facilement reconnaissable à ses
panicule
s de fleurs (qui apparaissent de la fin de l’été à l’hiver) formant des plumeaux blanchâtres duveteux longs de 50 cm à 1 m. On la trouve essentiellement dans des milieux perturbés comme les friches, les remblais, les talus, les bords de routes et de chemins. Elle est aussi très présente dans certains habitats remarquables comme les zones humides (berges de marais, bords de rivières), les milieux sableux et les pelouses.
Originaire d’Amérique du Sud, elle s’est cependant répandue sur bien d’autres territoires comme par exemple l’Australie, l’Afrique du Sud et l’ouest de l’Europe, avec pour la France une zone de répartition abondante sur les côtes atlantique et méditerranéenne. Sa première introduction en France remonterait à 1857 pour sa culture au Jardin des Plantes de Montpellier, avant d’être ensuite utilisée à des fins ornementales.
Proliférante et résistante
La prolifération de l’Herbe à pampa peut aisément s’expliquer. En effet, chaque pied d’une plante produit une énorme quantité de graines, environ 10 millions, qui sont presque intégralement disséminées par le vent dans un rayon de plus de 25 km. La
dissémination
peut aussi se faire par l’eau ou les véhicules motorisés. De plus, sa croissance est très rapide puisque la fleur atteinte 1 m de haut au bout de 2 ans. Par ailleurs sa prolifération s’explique aussi par sa résistance. L’Herbe de la pampa, une fois installée sur un terrain fertile et drainé, supporte une grande variété de conditions de sol et d’humidité, et tolère des conditions salines ainsi que des températures inférieures à 20°C.
À cause de ces diverses caractéristiques, elle forme des colonies denses qui entrent en compétition avec les autres plantes pour l’eau, la lumière et les nutriments. Par ailleurs, ses feuilles très coupantes peuvent provoquer des blessures et sont facilement inflammables (augmentant le risque d’incendie), et fait également diminuer la qualité des pâturages.
Un statut « majeure »
Toutes ces informations expliquent la prolifération de l’Herbe à pampa et son statut« majeure » dans la liste des
espèce
s exotiques envahissante en PACA.
Cette liste, dressée par le Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles et le Conservatoire Botanique National Alpin en 2014, repose sur une hiérarchisation des
espèce
s faite en fonction 3 critères : le recouvrement de l’
espèce
dans ses aires de présence, la fréquence de l’
espèce
sur le territoire (PACA) et le caractère envahissant reconnu de l’
espèce
dans un territoire proche ou le risque de prolifération. Précisons que la liste évolue en fonction de la progression de certaines
espèce
s et de l’arrivée de nouvelles.
L’Herbe à pampa, ayant un fort recouvrement dans ses aires de présence et étant très répandue en PACA, est classé « majeure » en terme de risques (de prolifération rapide et de dangerosité potentielle pour la santé animale, végétale ou celle de l’environnement), comme 27 autres
espèce
s en PACA.
Peut-on lutter ?
Il n’existe pas de moyen spécifique de lutte contre cette plante mais un ensemble de pratiques complémentaires. On peut déjà couper de façon préventive les panicule s pour éviter la dissémination des graines. Autrement, il faut déraciner les plants adultes avec les racines (les coupes répétées étant inutiles), méthode très efficace mais lourde et couteuse. Les semis peuvent être arrachés manuellement. Des herbicides peuvent être utilisés sur les repousses, mais restent très impactant pour l’environnement. Précisons enfin que le pâturage de bovins n’est efficace que sur le contrôle des jeunes pousses d’Herbe de la pampa.
Sources : document officiel de l’Agence Méditerranéenne de l’Environnement sur les plantes envahissantes de Méditerranée (juillet 2003), stratégie régionale relative aux espèce s végétales exotiques envahissantes en PACA et son plan d’action (Conservatoires botaniques nationaux méditerranéen et alpin, octobre 2014) et site internet des espèce s végétales exotiques envahissantes du Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles