A l’initiative de l’Association Syndicale Libre de la Suberaie varoise, la première édition des journées techniques du liège s’est tenue en 2011, à Collobrières (83), pour faire le point sur les problématiques des suberaies, dans les différents pays méditerranéens concernés, la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie dans l’Union Européenne et les pays du Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie.
La qualité des intervenants et des sujets traités ont amené les organisateurs à proposer une troisième édition de l’événement, qui s’est tenue à Ramatuelle les 1
er
et 2 octobre dernier, à l’initiative du Syndicat Mixte du Massif des Maures de Collobrières.
Comme en 2011 déjà, l’évènement a rassemblé de nombreux acteurs de la filière pour faire un nouveau point sur l’actualité subéricole des pays et territoires du bassin Méditerranéen et pour échanger sur l’économie et la valorisation de ce matériau ancestral et très noble. Le liège est en effet un produit très localisé, produit par un écosystème unique et d’intérêt mondial.
Le Var est une terre de suberaie du pourtour méditerranéen : le département est couvert par plus de 50 000 ha de forêts de chêne-liège et dans le massif des Maures, cette essence couvre plus de 60% des surfaces forestières.
La filière économique du liège était pourtant moribonde dans notre département.
Certaines suberaies étant abandonnées depuis plus de 50 ans, le liège sur pied est devenu majoritairement de mauvaise qualité, (sur-épais, brûlé, mâle), les récoltes ont longtemps été faites uniquement dans des secteurs où il restait encore du bon liège, délaissant les suberaies plus dégradées et vieillissantes, sans œuvrer pour l’avenir de la filière.
Aujourd’hui, l’industrie de la subériculture (
sylviculture
du chêne-liège) se reconstruit dans le Var, entre préservation et production au sein d’une filière encore difficile, fortement concurrencée par le Portugal et l’Espagne.
Propriétaires privés et gestionnaires forestiers, chercheurs et scientifiques, industriels et utilisateurs finaux se sont donc retrouvés en octobre dernier, pour échanger sur les actualités de la filière liège, son état sanitaire et sur les perspectives économiques actuelles, depuis projets locaux de valorisation jusqu’aux débouchés industriels et à l’art.
C’est donc un moment fort pour tous ces acteurs, qui peuvent créer des contacts, entretenir des relations de collaboration ou agrandir leur réseau sur chaque métier de la filière, tout autour du bassin méditerranéen.
Ces 3
ème
journées techniques ont permis de réaffirmer les objectifs de relance de la filière liège locale :
- Remettre en production les suberaies du massif des maures,
- Développer et professionnaliser une filière rentable,
- Mener une politique ambitieuse de communication autour du matériau liège, dans les secteurs énergétiques et agricoles.
Et de mutualiser les connaissances et savoir-faire entre acteurs des différents pays producteurs.
De nombreux partenaires locaux ont également participé à l’organisation de cet évènement important et bisannuel, l’ASL Suberaie Varoise, l’association Forêt Modèle de Provence, le syndicat des castanéiculteurs du Var, la Région Provence Alpes-Côte d’Azur, ainsi que des professionnels de l’industrie, AMORIM (le marché du liège dans l’isolation), DIAM (le bouchon en liège du Var) et le représentant de la Société MELIOR.
Entre développement de la filière liège et politiques de préservation et de protection des suberaies, le Syndicat Mixte du Massif des Maures compte avec ces journées, redynamiser une production à la fois artisanale et industrielle dans l’optique d’un développement soutenable de toute la filière.
Si la gestion de la suberaie
s
dans le Var et son industrie sylvicole vous intéressent, je vous invite à vous rendre sur le site web de
l’ASL Suberaie Varoise
, riche en informations à ce sujet.
Nous vous recommandons également le livre « les Femmes et le Liège » d’Ignacio Garcia Pereda – ouvrage consacré à l’étude du rôle des femmes dans la filière liège en France. Deux autres ouvrages ont déjà été édités, un au Portugal « Mulheres Corticeiras » et un en Espagne « Mujeres Corcheras ».