Dans la multitude des idées nouvelles ou renouvelées permises par l’avènement d’Internet, la recherche collaborative est probablement l’une des plus intéressantes. Adhérent à cet esprit, le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (un de nos partenaires scientifiques) a créé Les herbonautes, un herbier collaboratif citoyen sous forme de plateforme web.
La plateforme web Les herbonautes a été lancée en février 2013 à l’initiative du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (MHNP).
Cet herbier numérique a été créé dans le but de faire participer le plus de gens possible à l’élaboration d’une base de données scientifique pour le compte de l’herbier de Paris situé au MHNP. À partir d’une collection de plus de 6 millions de photos numériques haute résolution des différents spécimens de l’herbier, il faut parvenir à décrypter les informations inscrites sur les étiquettes de chaque planche, qui sont le plus souvent manuscrites et peu lisibles. Les contributions des internautes portent sur quand, où, et par quels botanistes les plantes ont été récoltées.
Cette plateforme de recherche participative a été créée pour une simple raison : l’herbier de Paris a calculé qu’il aurait fallu 500 ans à un chercheur seul pour réaliser ce travail.
La recherche participative : une activité prenante
Pour participer il suffit simplement de créer un compte (pseudo, adresse mail et mot de passe), puis de rejoindre une mission (parmi le panel des missions en cours) concernant soit un type de plante, soit une région, et la recherche peut commencer.
Un seul mot pour se lancer : la curiosité ! On se prend vite à ce « jeu » de l’étude des étiquettes – il faut d’abord regarder la structure de l’étiquette, où sont les informations et quelles sont-elles, puis analyser la calligraphie pour essayer de comprendre ce qui a été écrit, et enfin faire une étude des termes que l’on a trouvés pour confirmer ou découvrir leur nom actuel et les inscrire dans la base de données. On peut même gravir des niveaux et gagner des badges en contribuant souvent afin de répondre à plus de questions sur chaque fiche, créant donc une « élite » faite des contributeurs les plus impliqués tout en préservant l’aspect ludique de la démarche.
Point crucial, la rigueur scientifique, et c’est là peut-être l’aspect le plus beau du processus, est fournie par…les internautes eux-mêmes. L’apparition de contradictions dans les réponses invite les contributeurs à échanger des informations ou des preuves dans le but d’étayer les résultats qu’ils ont fournis. Tous les contributeurs sont donc des artisans de la recherche scientifique, citoyens naturaliste s volontaires, et responsables de leurs contributions qui sont équilibrées par la masse des autres contributions.
Un vrai travail de chercheur mais à très grande échelle en somme.